Les clés de voûte

Présentation de l’exposition


L’existence d’un très grand nombre de clés de voûte dans un monument roman peut surprendre. En fait la plus grande partie des voûtes originales du XI eme et XII eme siècle ont été reconstruites au XIII eme siècle. La raison qui a conduit à cette importante transformation, puisque seules les trois premières travées et les collatéraux ont conservé leurs voûtes en berceau, n’est pas connue.

La voûte gothique angevine ou Plantagenêt s’est développée au cours du XIIème siècle dans l’ouest de la France et particulièrement en Anjou, possession du roi d’Angleterre, Henri II Plantagenêt. Ce système de  » voûtement  » répond au défi audacieux des bâtisseurs médiévaux d’alléger le poids de la voûte en berceau par une technique novatrice: la croisée d’ogives qui, en même temps , laisse entrer la lumière dans les édifices.

voûte nef centraleLe premier style gothique, précurseur des cathédrales du XIIIème siècle, présente, avec la voûte Plantagenêt, une forme originale: voûte fortement bombée , structurée par de fines nervures (ou liernes) entrecroisées et portant à leurs intersections des clefs ou médaillons sculptés.En raison du bombement exceptionnel de la voûte, les arcs formerets qui en soutiennent la retombée sur les murs latéraux de la nef , ont une hauteur inférieure à celle des ogives centrales ( contrairement à la voûte gothique traditionnelle caractérisée par les même hauteur de ses arcs).

On peut même dire s’agissant de Saint Jouin de Marnes qu’on est confronté au type le plus compliqué et le plus rare, puisque ce modèle ne se retrouve en Poitou qu’à Saint Pierre d’Airvault. En effet, ces voûtes sont établies sur deux travées et chevauchent les unes sur les autres.

Clé de voûte n°27-choeur Personnage en buste tenant un calice

Clé de voûte n°27-choeur
Personnage en buste tenant un calice

Clé de formeret n°24 Chœur voûte nord Personnage sortant d'un tombeau

Clé de formeret n°24
Chœur voûte nord
Personnage sortant d’un tombeau

Il résulte de cette architecture une profusion de croisement d’arcs et en conséquence des éléments de liaison, clés de voûte, clés de formeret et culs de lampe, dont le nombre dépasse 80.

 

Cul de lampe absidiole sud est. Femme assise bénissant et tenant un livre

Cul de lampe absidiole sud est. Femme assise bénissant et tenant un livre

On est frappé, quand on observe la nef, par ce réseau de liernes qui se croisent en formant trois rangées longitudinales de clés, disposition très riche et que l’on ne retrouve pas dans une architecture gothique classique.

Cette exposition n’a pas la prétention d’être exhaustive. Les éléments les plus dégradés ou sans grand intérêt ne sont pas présentés. Il n’existe pas d’autre part une lecture logique permettant de mettre en lumière des thèmes cohérents, soit qu’ils n’existent pas, soit que l’interprétation des motifs soit difficile. Nous avons donc retenu une présentation par grands ensembles, en privilégiant les clés de la nef qui offrent le plus de sujets

A l’intérieur de chaque ensemble nous avons retenu les sujets les mieux conservés et, chaque fois que possible, ces sujets ont été regroupés par thèmes.

Nota : La numérotation retenue est celle de M. René Crozet, dont les références peuvent être consultés dans la Bibliographie.

Rendez vous dans la nef, dans le choeur et dans le déambulatoire pour cette exposition virtuelle.Suite de la visiteSi vous souhaitez poursuivre la visite sans vous attarder sur les clés de voûte:Suite de la visite